La disparition imminente du LIBOR est une lourde tâche d'ingénierie financière – Finance Curation

La fin touche le LIBOR et les marchés financiers doivent se préparer.

C'est l'opinion de Tom Stanley Wipf de Morgan Stanley. Il dirige l’ARRC (Alternative Federal Reserve Taux Committee), qui a publié jeudi des recommandations linguistiques permettant aux contrats liés au taux interbancaire offert à Londres (LIBOR) de fonctionner même si le repère disparaît. Darrell Duffie, professeur de finance à l’Université de Stanford, a également souligné les risques liés à l’abandon d’une série de repères permettant de financer des instruments de quelque 200 milliards de dollars libellés en dollars.

"Il s'agit du plus grand projet d'ingénierie financière que le monde ait jamais vu", a déclaré Duffie lors d'une téléconférence offerte par la société de technologie financière GLMX jeudi. Il a ajouté que les risques associés au passage du LIBOR au taux de financement au jour le jour garanti (SOFR), l'alternative privilégiée de l'ARRC, peuvent être atténués si les acteurs du marché convertissent les contrats avant temps et si les régulateurs annoncent la date du changement "bien à l’avance".

Cependant, une telle transition n'est en aucun cas assurée. Alors que le LIBOR souffre de plusieurs défauts et a été contaminé par des controverses manipulatrices, la bataille pour le remplacer est loin d'être terminée. L'ARRC soutient le SOFR, mais le nouveau référentiel mis au point par la Réserve fédérale de New York et le Trésor américain n'a pas encore prouvé son efficacité totale plus d'un an après ses débuts. Il existe également d’autres prétendants potentiels, tels que Ameribor et l’Indice de performance bancaire de l’administration de référence ICE, et certains hésitent encore à se débarrasser du LIBOR.

Wipf, vice-président des valeurs institutionnelles chez Morgan Stanley, ne fait pas partie de ceux qui entrevoient un avenir au taux diffamé.

"Il ne s'agit plus de savoir si, mais quand, le LIBOR deviendra inutilisable", a-t-il déclaré dans un communiqué. Il a ajouté que la plupart des contrats qui font référence à l'indice de référence ne prennent pas correctement en compte leur disparition, ce qui pose "un risque énorme pour la stabilité financière et les acteurs du marché".

Les principes recommandés par l'ARRC jeudi concernent le langage alternatif utilisé pour les obligations à taux variables et les prêts syndiqués, et le groupe envisage de formuler prochainement des recommandations pour les prêts commerciaux bilatéraux et les titrisations. Le comité compte également mener des consultations sur un langage similaire pour les produits de consommation.

Bien entendu, la langue de remplacement n'est pas le seul obstacle. Parmi les autres défis, citons l'absence de structure de termes pour le SOFR, son absence de composante crédit et l'impact de la volatilité périodique sur le marché des accords de pension livrés à l'appui de l'établissement de la référence.

Droit d'auteur 2019 Bloomberg. Tous droits réservés. Ce matériel ne peut être publié, diffusé, réécrit ou redistribué.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *