UBS, ou la comédie de la répétition – Finance Curation

UBS, ou la comédie de la répétition Face aux énormes pertes d'un opérateur UBS, le président de l'AFTE demande si les régulateurs ont la volonté et les moyens de prendre les mesures nécessaires pour mettre fin à cette fraude et rétablir la confiance dans le secteur bancaire.

Philippe Messager, président, AFTE – Association française des trésoriers d'entreprise

En quelques heures, Kweku Adoboli est devenu aussi célèbre que Nick Leeson, Bernard Madoff et Jérôme Kerviel. Sans battre le record des pertes de M. Kerviel, l'opérateur UBS a coûté à la banque suisse près de 2 milliards d'euros. Comme l'a fait? Lors du traitement de transactions sur le marché des FNB (fonds cotés), et plus particulièrement sur le marché synthétique des FNB. Les ETF sont des fonds d'investissement qui cherchent à refléter la performance d'un indice de référence. Les produits d’indice qui donnent au porteur les positions en titres sous-jacents (réplication physique) ou les dérivés (réplication synthétique) sont répertoriés. Les FNB synthétiques sont fondés sur un swap de performance avec une contrepartie. Ce dernier détermine le panier de valeurs. Par nature, le prix des FNB synthétiques peut différer de celui de leur sous-jacent, non seulement par la performance intrinsèque de chaque actif constituant le sous-jacent, mais également par la valeur du CDS (credit default swap) acquis pour assurer le risque. de contrepartie. Représenté par la partie avec laquelle l'échange a été effectué. Dans ce cas, ces risques ne s’additionnent pas, ils se multiplient!

Comment est-il possible qu'un tel événement se produise et à une telle échelle, à peine trois ans après le scandale de la Société Générale? Comment une grande banque pourrait-elle s’écarter autant de son cours? Et surtout, quelles leçons les entreprises peuvent-elles tirer de ce développement?

Du côté d'UBS, l'évaluation est trois fois angoissante:

1 – Incohérence entre les mots et les actions.

En fait, le 27 juillet 2009, UBS a déclaré aux clients fortunés que "la nature à court terme des FNB synthétiques va à l'encontre de la philosophie à long terme recommandée par UBS lors de la conception des portefeuilles de ses clients".

2 – Pusillanimité du PDG du groupe.

Oswald Grübel, PDG du groupe UBS (surnommé Saint Ossi, depuis qu'il a été nommé à ce poste pour sauver la banque après la catastrophe à haut risque qui a coûté plus de 30 000 millions d'euros) a reconnu sa responsabilité, mais ne le blâme pas. Comme d’autres avant lui face à ce type de crise, il a clairement et clairement annoncé son intention de rester à la tête du groupe. En fin de compte, GIC, le fonds souverain de Singapour, qui détient 6,41% du capital d'UBS, en a décidé autrement.

3 – Défaillance des organismes de contrôle internes et externes.

Tout le monde pensait que le scandale Kerviel avait sonné la peine de mort pour une telle iniquité parmi les banquiers, mais ce n'est évidemment pas le cas. En outre, cet incident a une nouvelle fois mis en lumière l’incapacité des auditeurs de découvrir la fraude s’agissant d’instruments complexes. L’événement sert également à illustrer le fait que les régulateurs n’ont pas les moyens de déterminer correctement les risques que des produits complexes font peser sur les banques, leurs actionnaires et leurs clients. Par conséquent, la question légitime: comment pouvons-nous être sûrs qu'aucune banque ne subira à l'avenir de pertes de cette ampleur?

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