En Suède, le "Flygskam", la honte du vol, traîne le trafic aérien. – Impôts

Le boycott des vols a des répercussions. En Suède, le flygskam, l'embarras du vol, est en partie responsable de la diminution du trafic aérien. Ce mouvement, né d'une conscience écologique, s'est développé parallèlement à la couverture médiatique de la jeune femme suédoise et figure emblématique de la lutte contre le changement climatique, Greta Thunberg. Un coup dur pour les compagnies aériennes qui bénéficient du trafic ferroviaire.

C'est un nouveau phénomène qui prend de l'ampleur en Suède. Flygskam, "l'embarras du vol" pour des raisons écologiques, commence à avoir un impact sur le trafic aérien. En un an, le nombre de passagers a diminué de 4,4% selon l'Agence suédoise des transports.

L’opérateur Swedavia AB, qui gère plusieurs aéroports, dont les deux plus grands du pays, a connu une chute du trafic pour la première fois en 10 ans. La diminution est de 6% sur les vols intérieurs et de 2% sur les vols internationaux. Si Swedavia reconnaît l’impact de Flygskam sur cette baisse, voir autres facteurs. Citer, dans Les Echos, l’impact d’une nouvelle taxe sur l’aviation en particulier. En revanche, le nombre de passagers de l'opérateur public de SJ a atteint un record de 32 millions de passagers l'an dernier.

L'effet Greta Thunberg.

Ce boycott des avions était largement répandu sur les réseaux sociaux lorsque Greta Thunberg, la jeune militante suédoise qui lutte contre le réchauffement climatique, est apparue sur la scène des médias. Celui qui a lancé le mouvement de grève internationale des enfants d’âge scolaire se déplace exclusivement en train. Pour rejoindre Davos au Forum économique mondial en janvier, la jeune fille a voyagé pendant 32 heures.

"J'ai arrêté de voler pour des raisons de conviction car je ne voulais pas dire quelque chose et agir différemment", a-t-il déclaré à l'AFP, "Je pense que c'est idiot que les gens qui discutent ici, en particulier sur le changement climatique, viennent en avion privé.". D'autant plus que cette année, le nombre d'avions privés à destination de Davos a atteint un nouveau record et a augmenté de 11% par rapport à 2018.

Les compagnies aériennes s'adaptent.

Ce paradoxe, de plus en plus de Suédois le rejettent. Le 1 er avril, 250 réalisateurs et producteurs du pays ont publié une chronique dans le journal Dagens Nyheter demandant à l'industrie du film de limiter les tournages et les voyages aériens à l'étranger. Il en va de même pour les athlètes, les politiciens et les anonymes sur les réseaux sociaux depuis fin 2018. Une situation qui inquiète les compagnies aériennes et les pousse à revoir leur stratégie.

Scandinavian Airlines System (SAS) a décidé de remplacer ses anciens modèles d’avions par des modèles plus économes en carburant. Il chercherait également à se tourner davantage vers les biocarburants. "Il est important que les gens puissent continuer à se rencontrer et que le monde continue de voyager", le directeur général de SAS a déclaré Bloomberg "Mais nous ne pouvons pas continuer à voyager sans nous adapter à une approche durable."

Pour rappel, en mars de cette année, cinq États membres de l'UE, dont la France, ont soutenu les taxes sur le carbone dans le secteur de l'aviation, qui, pour le moment, est sans danger pour l'environnement. Aujourd'hui, le secteur représente 2% des émissions mondiales de CO2 et devrait atteindre 20% d'ici 2050.

Marina Fabre, @fabre_marina

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